vARiaTion
Une autre façon de regarder les tableaux... De penser les images
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C’est une histoire pour inventer des corps
Des culs, des bras, des jambes…
Et des visages
Quelqu’un a dit NON
Catherine a répondu OUI !
Oui aux visages !!!!
Dire oui aux visages
Faut un sacré culot !
Dire OUI aux visages…
C'est " tout foutre en l’air ! "
Être sérieux avec le : " tout foutre en l’air "
On ne dit pas : " 0h vous savez moi, ça me passe par-dessus la jambe cette histoire-là !!! "
NON !
On SE jette par-dessus bord
Et alors…
On dégringole… avec l’escalier
On est par-dessus bord
" Par-dessus les bords "
A ceux qui sont toujours « dans leur assiette »
Bien assis
Ceux qui pensent que le bord n’existe pas
Que « le bord du bord » n’existe pas
Qui ne savent pas qu’après « le bord du bord »
c’est l’espace vide
La friche
Là où les jambes pendent dans le vide
Assises sur des balançoires en haut d’immenses immeubles
Ces jambes ont-elles peur du vide ?
Ces jambes hors-sol
Sans espoir d’une terre amie d’un lieu à soi
Ont-elles peur du vide ?
On pourra répéter cette phrase cent fois
Comme une litanie
La mettre "cul par-dessus tête"
On ne viendra pas à bout de cette question :
" Si on se balance trop longtemps dans Le vide
Le vide retiendra-t-il votre visage ? "
Dans cette exposition
Où si peu de corps
Où aucun visage
On ne dit pas non !
On ne dit pas non
Pour que soudain
Les visages brillent
Comme le graphite
Par leur absence
Ce sont des phares
Ils nous appellent
Ils nous aspirent
On n’empêchera pas leur rêve
Ni leur rêve de se faire…
Voici le rêve des visages en friche
Il a maintenant deux mains
Vous me direz deux mains c’est pas grand-chose
c’est vrai… mais c’est déjà un bon début non ?
Attendons un peu !
Peut-être après viendront des bras
Des bras qui pousseront comme un printemps
Verts
Raides
Tiges
Osier
Il le faut pour tenir à bout portant ce projet fou :
Tresser la friche
On tient à cet espoir par-dessus tout
Et alors l’espoir vole au-dessus de nos têtes
Comme un CERF-VOLANT
Sa trajectoire est aléatoire balbutiante
Normal c’est un début
Mais c’est un bon début.
Tous les débuts sont comme cela :
Patauds… hésitants… aléatoires
On a soigné le début
On soignera le bord
Et le bord se dessine enfin
Les bras cloués trop longtemps dans le dos
Viennent à bout portant de ce projet fou
Réunir assembler nouer
Tresser la friche
Tresser le bord
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On a repeint la façade
Construit un petit muret
Les plantes ont maintenant la main verte
L’espoir est là
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Dans ces espaces vides
En friche
Au bord du bord
Il y a eu la vie
Il y a eu le mouvement
Il y a eu le mouvement de la vie
Il y a eu le mouvement pneumatique de la vie
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INNNNSPIREZ.. Pfttttt.... EEEEEEEEXPIREZ
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Quelque chose est passée
Quelqu’un voulait dire
L’autre voulait s’asseoir
Le troisième espérait du définitif… ou pas ?
Est-on toujours obligé de s’asseoir dans du définitif ?
Vivre c’est bouger
Bouger c’est tracer
Ce qui fait trace c’est ce qui a bougé
Dans ces espaces du bord
Où la représentation fait souvent défaut
Où les visages, leurs contours,
Leurs émotions, leurs rides, leurs transhumances
Pourraient être définitivement effacés
Catherine vous tend un crayon de graphite
A vous de les (re)dessiner
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Anne GALZI
Tous droits réservés
Crédits photographiques : Anne GALZI
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