vARiaTion
Une autre façon de regarder les tableaux... De penser les images
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Oui, avec grand plaisir...
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IL avait attendu son coup de fil
toute l’après-midi.
Puis sur les coups de 19h30 il s’était dit : « c’en est trop, elle aurait pu appeler »
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Il prit les clefs qui traînaient sur la table, le chapeau neuf acheté le matin même
et en deux enjambées seulement
rejoignit le hall d’entrée de son minuscule appartement
Le Vestibule était sombre
Le Miroir presque noir
Une seule fenêtre pour tout l’appartement
En cette fin de journée, la lumière qui rentrait par l'unique opercule était faible et ne donnait que peu d'éclairage
Il vissa son chapeau sur son crâne... L'ajusta tant bien que mal,
Sa tête -tourniquet de pensées- toute la demi-journée
était vide à présent!
Plus rien ne lui venait à l'esprit...
Juste l'envie de débarrasser le plancher...
Et le plus vite possible...
Mais une fois
la main sur la poignée de la porte...
il se ravisa
pianota... pianota... encore
Le doute qui l’avait tenaillé toute l’après -midi comme un chien enragé
se fraya à nouveau un passage et
repartit à l’assaut
« Et si dans 5 minutes elle appelait »
un coup d’œil sur le cadran de sa montre
l’aiguille n’avait pas fait un bond dans le temps
deux minutes s’étaient à peine écouler
19h32
«19h32 ! Bah !!! attendons encore un peu...»
C’était dit... il attendrait
jusqu’à 20 heures
L'homme était carré
aimait les chiffres ronds,
l’exactitude
Attendre Jusqu'à 20 heures
ça collait !
Son caractère méticuleux et minutieux l’emporta sur son impatience
Il se dirigea vers le salon,
glissa dans l'unique fauteuil en velours vert sombre qui lui tendait les bras.
Ne bougea plus.
À mesure qu’il attendait, montait en lui un sentiment jusqu’alors inconnu, une émotion encore jamais décrite dans aucun Hashtag à la mode, ni tweet, ni réseaux sociaux, « le sentiment d’abandon d’un pantalon oublié au pressing »...
20 heures sonnèrent
La sonnerie de l’horloge le tira de sa rêverie..
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Il se leva et la démarche lourde se dirigea pour la deuxième fois de la journée vers la porte d’entrée
à cet endroit précis de l’appartement il eut ce geste banal que l'on voit plutôt chez un petit enfant
Il s'assura d'une présence...
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Celle des clés !
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A tâtons, comme le tout jeune qui essaie de reconnaître les formes dans une obscurité naissante
Il vérifia dans sa poche...
​
Les clés étaient bien là!
(Clés dont il ne se servait que pour rentrer pas pour sortir)
Puis
sans nulles autres précautions
ouvrit la porte,
coup sec
et entama la mort dans l’âme
sa descente dans la cage d'escaliers
comme une descente aux enfers
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A la dixième marche, le téléphone sonna là-haut, tout là-haut
DRING !!!!
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En moins d'une minute
Il refit tout le chemin en sens inverse
maladresse, trébuchement, clés, encombrements,
rien ne lui fut épargné...
jusqu'au combiné...
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A l'autre bout du fil
une voix blanche
l'attendait...
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La voix de la fille
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Voix blanche
Qui résonna tonique en répondant à son invitation :
« Oui, avec grand plaisir »
Oui avec grand plaisir,
La fille
blanche et tonique
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abolissant ses doutes
Défroissant en un instant les faux plis d’une mauvaise journée
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Alors...
dans les champs fleurirent des drapeaux aux couleurs vert printemps
La fille
quitta son chagrin
pour faire peau neuve
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Parce qu'un jour ou l'autre
il faut en finir avec son chagrin...
Parce qu'un jour ou l'autre il faut "faire la peau"
à son chagrin
Alors... le chagrin glisse et s'en va...
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GRAND CHAGRIN
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petit chagrin
Peau de chagrin
tragique avec soi même... léger avec les autres
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Anne GALZI
tous droits réservés
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Crédits photographiques :
photo 1 : Anne GALZI
Photos 2,3,4 -Trine Søndergaard (sans texte).
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